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Love For Séries
23 septembre 2013

Rectify [Saison 1 - Bilan]

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It’s not as bad as it sounds because I didn’t sense the things in a normal way, I didn’t miss them. If I could sense them I… they weren’t real to me.

What’s real to you Daniel ?

The time inbetween the seconds… And my books. And my friends.

Daniel & Tawney


rectify saison 1 amantha daniel rectify saison 1 daniel

Le pilot de Rectify avait été un des meilleurs épisodes de l’année 2013, toute série confondue. Et un des meilleurs pilots de l’année aussi, presque le meilleur (le pilot des Revenants était quand même un cran au-dessus). Un petit bijou. Il m’avait fait traverser toute sorte d’émotion, la tristesse, la joie, la surprise. La réalisation avait été magnifique, digne du grand écran. Sundance Channel avait frappé un grand coup après son autre série originale Top Of The Lake. Une grande série était, ou du moins semblait être, née. Mes attentes étaient (trop ?) immenses pour la suite. Malheureusement, force est de constater que 5 épisodes plus tard, ou plutôt 5 jours plus tard - puisque qu’un épisode équivaut à un jour après la libération de Daniel - je suis tout de même moins satisfait par la série et je dois avouer qu’elle m’a un peu déçu. Certes elle reste d’un excellent niveau, le season finale est exceptionnel, mais la qualité du pilot n’a jamais été dépassée, voire égalée. J’en viens à me dire que cette courte première saison, 6 épisodes seulement, c’est si peu. Juste le début de la vraie histoire. Un prologue. 6 épisodes, c’est à peine si on arrive à véritablement s’attacher aux personnages de toute cette petite ville. La plupart nous sont à peine dévoilé, et on ne les connait presque pas. Comme pour Daniel en quelque sorte. Si c’était ce que les scénaristes voulaient nous faire passer comme message, c’est très réussi. On apprend à les connaitre, en même temps qu’il apprend à les (re) connaitre. 6 épisodes ce n’est vraiment pas assez. J’espère que la deuxième saison, prévue en 2014, rééquilibrera tout ça. Et vu la direction que prennent les intrigues dans le season finale, il y en a un énorme champ large.

Impossible de ne pas parler de ce que Rectify a fait de mieux lors de cette saison, raconter l’histoire de son personnage principal, Daniel. Son évolution est en tout point bouleversante. Sa redécouverte du monde, de sa maison, des sens, du plaisir sexuel et de la civilisation a été passionnante et très touchante à suivre. Les flash-back de Daniel dans sa cellule de prison ont tenu une grande place dans la série, tant parce qu’ils renvoyaient souvent à une situation ou un cap important dans le présent de la vie du héros, et tant parce que ces scènes d’isolement contrastaient avec le sentiment d’apaisement et de douceur des murs de la prison. Son amitié avec son « voisin » de cellule était bouleversante à suivre, surtout à cause de sa conclusion dramatique, mais inévitable. Après avoir pu garder un minimum de socialisation grâce à lui, et son autre voisin - même si celui était loin d’être un ami, loin de là - le voilà seul. La folie était aussi une part importante de ces flash-back, lorsque Daniel se mettait à délirer et à s’imaginer des scènes particulièrement gore notamment. La peur aussi,  que Daniel nous raconte à travers certaines dialogues très éprouvants qui montrent l'horreur de certaines situations.  Et puis le fait marrant, c’est que ces scènes m’ont beaucoup fait penser à une autre série de cette saison 2012/2013 sur le même thème mais au pitch inversé, l’appropriation de la vie de prison. J’en reparlerai également, parce que cette série est sans doute une des meilleures nouveautés de l’année elle aussi et une de mes séries préférées aujourd’hui. Bref, dans le présent, ses scènes avec sa famille, en particulier avec sa sœur étaient bien trop courtes malheureusement. Le parallèle avec Jared son demi-frère, celui qui l’était avant de partir en prison est très pertinent. Ces 19 ans passés en prison font office de coma dans sa vie, en prenant un exemple grossier, et Daniel reste dans une mentalité d’adolescent d’où sa forte symbiose avec lui. A côté, le déchirement progressif entre Daniel et Amantha était assez dur à suivre surtout quand l’on sait qu’elle avait tout fait pour le sauver et le sortir de prison pendant une grande partie de sa vie, jusqu’à tomber amoureuse de l’avocat de son frère. Mais ce qui m’a le plus dérangé finalement, c’est qu’on ne la voit vraiment pas assez. Amantha est un personnage à mon avis passionnant et qui n’attend qu’à être exploré un peu plus. J’espère de la deuxième saison rectifiera (ahah noter le jeu de mot) tout ceci. Heureusement, le tout est rattrapé par les scènes entre Daniel et Tawney, une femme très catholique qui croit en Daniel, au pardon et peut être à son innocence. Outre la beauté de son interprète Adelaide Clements (Abigail Spencer est magnifique elle aussi), elle apporte un énorme plus à l’histoire et au personnage. L’éloignement avec son mari, le fils du beau-père de Daniel (je n’avais pas tout compris à la base) qui porte une énorme aversion pour Daniel était là aussi très intéressante à suivre. La scène finale de l’épisode 5 le concernant ainsi que Daniel était quand même un sacré moment, très surprenant et choquant. Je voudrais aussi parler de la relation de Daniel avec une coiffeuse, une ancienne amie qui était la reine du lycée avant son arrestation, et le vendeur de livre, les seuls de la ville qui ne sont pas contre Daniel et qui lui porte une certaine affection. J’espère vraiment qu’une place plus importante leur sera accordée par la suite, parce qu’ils sont très attachants et si ce n’est même plus que la mère de Daniel, Janet ou son demi-frère Jared.

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Finalement, au bout de ces six épisodes, et c’est ça qui peut faire rager, l’intrigue principale n’a pas avancé du tout (ou presque pas). Le rythme très lent fait partie intégrante de Rectify et c’est ce qui fait son charme quelque part mais il peut être son allié comme son pire ennemi. On ne sait pas qui est le meurtrier d’Hanna - et on ne la saura peut-être jamais -, si Daniel est coupable ni même pourquoi il aurait plaidé coupable pour le meurtre si on admet qu’il ne l’a pas fait. Le season finale fait avancer un tout petit peu l’intrigue cependant, notamment sur l’implication de personnes dans le meurtre, mais les indices sont délivrés au compte-goutte, et il faut encore les remarquer. Réponse en 2014 … Néanmoins, le season finale marque le début d’un changement. Le tabassage de Daniel dans le cimetière est sans doute une des meilleures scènes de la série (je passerai sous silence le fait que Daniel ne soit pas très finaud puisque se promener dans un cimetière seul sachant que beaucoup de personnes t’en veulent, il y a mieux comme idée) , tant parce qu’elle est très violente et qu’elle promet une nouvelle dynamique, tant parce qu’elle est surprenante lorsqu’elle révèle l’identité de l’agresseur et tant parce que tous ces coups, c’est comme si on les prenait nous. La pisse est le coup de massue. On a du mal à la regarder, c’est très éprouvant et c’est poignant. Et ça prouve que la mission est accomplie non ?

Malgré une pointe de déception, Rectify s’affirme comme une série de haute volée. Une petite pépite qui devra s’affirmer encore plus l’année prochaine pour sa deuxième saison. Digne des films d’auteur, elle pourrait faire date dans l’histoire des séries.Comme Sundance Channel, toute nouvelle sur le marché, mais qui pourrait s’élever au niveau de chaines prestigieuses comme HBO, AMC, FX, Showtime, et Netflix maintenant.

 

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 Verdict : étoile de notation 3

Visuel Sundance Channel

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